Sarkozy président ! C'était loin d'être gagné il y a
un an pour le candidat de l'UMP mais depuis le congrès du 14 janvier
dernier, porte de Versailles, il a fait la course en tête dans les
sondages, grâce à une campagne menée au pas de charge et une stratégie
gagnante qu'il a pensée depuis longtemps, souvent contre l'avis de ses
amis. C'est donc sans surprise qu'il succède à Jacques Chirac. "Sarko",
comme l'appellent ses amis ou adversaires, devient, à 52 ans, le
sixième chef de l'Etat de la Ve République française.
Avec
un tel score, le candidat de la droite a réussi à mobiliser très
largement au-delà de ses 31,18% du premier tour. Il est parvenu à
convaincre une grosse partie des électeurs de Jean-Marie Le Pen et de
François Bayrou. Avec une victoire aussi large, le candidat UMP aura
fait totalement échec au "TSS", le "Tout Sauf Sarkozy" tenté par la
gauche. Durant la dernière semaine de campagne, les attaques de
Ségolène Royal contre un candidat "dangereux" pour la démocratie et la
paix civile n'auront eu aucun effet. Sa pugnacité lors du débat de
second-tour n'aura pas fait bouger les lignes dans l'opinion.
Militants UMP : "On a gagné !"
A 17 heures, Nicolas
Sarkozy a rejoint son QG de campagne de la rue d'Enghien à Paris. Le
candidat UMP, souriant et détendu, a fendu la foule en distribuant
quelques poignées de main rapides avant de pénétrer dans l'immeuble. Un
peu plus tard l'ont rejoint ses principaux collaborateurs, puis Rachida
Dati, sa porte-parole, Simone Veil, Michèle Alliot-Marie, mais aussi le
socialiste Eric Besson et très applaudi, Johnny Hallyday qui assurera
l'animation un peu plus tard place de la Concorde. A quelques
kilomètres de là, dans une salle Gaveau pleine à craquer, plus de 3000
militants commençaient déjà à savourer la victoire, aux cris de "on a
gagné".
20h15 - C'est à eux que Nicolas Sarkozy a réservé sa première déclaration officielle. Visiblement ému, il a promis d'être "le président de tous les Français"
et lancé son premier message de chef de l'Etat élu aux partenaires
européens de la France et aux Etats-Unis. Il a remercié les millions de
Français qui lui ont "témoigné de leur confiance" et lui ont fait ce "grand honneur" en le "jugeant digne de présider la France".
21h00 - Après
avoir fait sa première déclaration de président, Nicolas Sarkozy a
quitté la salle Gaveau en Vel Satis, poursuivi par de nombreux
caméramen à motos. Il a ensuite fait une halte au Fouquet's, avenue
des Champs-Elysées. Une "grande fête populaire" à sa victoire est
organisée un peu plus loin, place de la Concorde.
Royal : "Je continue avec vous"
18h00 -
Dans l'autre camp, c'est la tristesse des perdants. Ségolène Royal, qui
avait voté en milieu de journée dans son fief de Melle, dans les
Deux-Sèvres, est arrivée à son QG de campagne parisien, sur le
boulevard Saint-Germain. La candidate PS, qui avait été précédée par
des membres de son état-major de campagne, Arnaud Montebourg et Vincent
Peillon notamment, n'a fait aucune déclaration. Une foule d'une
centaine de personnes, journalistes et badauds mélangés l'attendaient
massés derrière des barrières métallique.
19h00 -
Rue de Solférino, au siège du PS, la plupart des dirigeants s'étaient
retrouvés vers pour un bureau exceptionnel réuni par François Hollande.
Devant, des centaines de militants étaient réunis, brandissant des
portraits de Ségolène Royal et chantant, malgré pour beaucoup la
certitude d'une écrasante défaite. Au milieu de la foule, on a pu
apercevoir, la mine triste, Thomas Hollande, qui a été à chaque instant
de la campagne le principal confident de sa mère candidate.
20h15
- La candidate socialiste a pris la parole très tôt, après l'annonce
des résultats. Ségolène Royal a reconnu sa défaite face à Nicolas
Sarkozy, en affirmant que "quelque chose s'est levé qui ne s'arrêtera pas". Elle a par ailleurs "souhaité au prochain président de la République d'accomplir sa mission au service de tous les Français", quelques minutes après l'annonce de sa défaite. Elle a déclaré qu'elle "assumerait la responsabilité qui lui incombe désormais", ajoutant pour ses électeurs: "je continue avec vous et près de vous".
20h40 -
Malgré sa défaite, Ségolène Royal arborait un large sourire et s'est
rendu au siège du PS, rue de Solférino. Perchée sur le toit de
l'immeuble, elle a salué la foule de militants qui l'acclamait. Très
énergique, micro en mains, elle a demandé à ses partisans de "continuer le combat".