1. Elle a une vision très manichéenne des choses : après l'annonce par Nicolas Sarkozy de son intention d'engager la construction d'un 2e porte-avions, la candidate socialiste déclare qu'elle préfère l'Education nationale (on doit pouvoir faire les deux ...) ; idem quand, en visite dans un supermarché, elle indique vouloir incarner une société où la « présence humaine » serait renforcée en supprimant des postes de vigiles pour les remplacer par des postes de caissières (là encore, on doit pouvoir faire les deux).
2. Elle a une vision des rapports politiques fondée sur la guerre civile et le sectarisme
: elle refuse de serrer la main de Françoise de Panafieu sous prétexte
que cette dernière a critiqué ses positions sur le Proche-Orient ; elle
refuse de saluer Christian Patriat au Salon de l'agriculture sous
prétexte qu'il serait proche de la droite ; en visite aux Antilles,
elle dénonce « une lecture révisionniste de l'histoire, dont une
certaine droite s'est fait une spécialité » ; elle refuse de dialoguer
avec le responsable des ressources humaines du supermarché Champion
qu'elle visite au motif qu'elle ne souhaite parler qu'au « nouveau
prolétariat féminin » (les caissières).
3. Elle n'est pas une femme indépendante des groupes de pression
: rappelons que la candidate socialiste est conseillée sur les
questions de justice par l'ancien président d'un syndicat de magistrats
(l'USM), sur les questions de sécurité par l'actuel président d'un
syndicat de policiers (l'UNSA) et sur les questions d'environnement par
l'ancien président d'un groupe de pression international (Greenpeace).
4. Elle pratique un antiaméricanisme primaire
: en décembre 2006, en visite au Liban, elle indique « partager
beaucoup de choses, notamment l'analyse du rôle des Etats-Unis » avec
un député du Hezbollah comparant les Etats-Unis avec le régime nazi. A
la sortie de la réunion, elle justifiait la tenue de cette réunion par
sa volonté de dialoguer « avec tous les parlementaires ou toutes les
autorités démocratiquement représentatives ». Quelques mois plus tard,
en avril 2007, elle indique en revanche qu'elle ne sera pas celle « qui
ira serrer la main de George Bush comme si de rien n'était ».
5. Elle a une grille de lecture de la société extrêmement datée
: comme Jospin en 2002, elle propose d'aller encore plus loin dans le
partage du travail avec la généralisation des 35h et la création
d'emplois massivement financés par les fonds publics pour lutter contre
le chômage, la culture de l'excuse pour lutter contre la délinquance.
6. Elle ne cesse de reporter les problèmes sans jamais les régler
: soit elle appelle à un moratoire (sur la culture des OGM ou le
réacteur EPR par exemple) ; soit elle recycle un vieux concept en lui
offrant un nouveau nom. Les emplois jeunes deviennent des emplois
tremplins, la police de proximité devient la police de quartier, les
réunions publiques deviennent des débats participatifs ...
7. Elle propose souvent des solutions approximatives et imprécises
: ainsi avec le Smic à 1.500 euros dont on ne savait pas s'il devait
s'entendre en valeur brute ou nette. Quelques jours avant le premier
tour, la candidate socialiste précise qu'il s'agit d'un montant « net
», avant que son attachée de presse indique qu'il fallait en fait
comprendre « brut ». Ainsi aussi avec son contrat première chance pour
les jeunes, qui a été annoncé pour durer un an, puis trois mois, puis
de nouveau un an, puis étendu aux plus de cinquante ans, etc.
8. Elle n'hésite pas à asséner des contre-vérités manifestes
: ainsi affirme-t-elle que les impôts n'ont pas augmenté en
Poitou-Charentes alors qu'elle les a relevés de 27% en 2005 ; elle
affirme également que la gauche a construit plus de logement sociaux
que la droite alors que depuis 30 ans on n'a jamais construit autant de
logements sociaux que depuis 2002 ; elle affirme encore que la
délinquance a progressé en France depuis 2002 alors que les chiffres
démontrent une baisse de 10%.
9. Elle n'arrive pas à distinguer le combat d'idées des attaques sur les personnes
: ainsi la candidate socialiste accuse-t-elle la droite « de ne pas
avoir de principes » (le 20 avril sur France-Inter), puis à nouveau
d'être une droite « dure, agressive, sans principes, sans vertu
républicaines, arrogante, qui dit tout et son contraire » (meeting à
Paris le 6 février 2007) et dont le projet de société « recèle de la
brutalité, de la violence et de la guerre civile » (meeting à Belfort
le 13 avril). De même Nicolas Sarkozy devient un « menteur prêt à tout
», qui « ne respecte pas les règles démocratiques », et « un menteur
est-il apte à devenir Président de la République ? » (le 3 avril sur
Canal +). Il n'aurait également « d'autre ambition que de
prendre le pouvoir » (meeting à Besançon le 12 avril).
10. Elle est dure et cassante avec ceux qui ont fini par la quitter
: interrogée par les journalistes sur sa réaction à la démission d'Eric
Besson, la candidate socialiste répond par un méprisant « Mais qui
connaît M. Besson ? ».
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